La ville

Sur le cadastre napoléonien on voit que la commune de Laveyron était rattachée à celle de Saint-Vallier. Laveyron n’obtiendra son autonomie qu’entre 1790 et 1801.

Voir les cartes

La commune ne possède pas d’église car elle était jumelée avec Beausemblant et Le Molard (pour église et école).

On retrouve le quartier de la Croix des Mailles, nom qui renverrait significativement à un lieu stratégique où les bateaux remontant le fleuve grâce à la traction des chevaux changeaient de rive, littéralement ils « changeaient de maille ». Cependant d’autres explications lient ce nom aux « mouilles » qui sont des tourbillons d’eau, des creux d’eau dans le fleuve. Laveyron comportait une auberge entre 1800 et 1840, point de rencontre où l’on pouvait trouver des chevaux disponibles pour la traction batelière.

Dès les années 1840 les bateaux à vapeur remplacent progressivement l’utilisation des chevaux afin de relier Lyon à Valence.

Cependant au niveau de Laveyron et de Sarras ils ne desserviront au début que la rive ardéchoise laissant les chevaux assurer la traction côté drômois.

La compagnie générale des bateaux refuse de desservir cette rive car elle la juge trop dangereuse. Ce qui justifierait la présence d’un petit port ou d’une rampe d’abordage afin de faire traverser le fleuve par des marchandises (dont la farine issue du moulin de Arras) et des personnes.

La traversée se fait en bacs à rames puis à trailles à partir de 1826. La traille est cependant détruite deux ans plus tard à la suite d’un litige. Le bail du propriétaire du bac et résilié et deux ponts suspendus sont construits à Tournon et Andance. Les traversées en bacs se poursuivent néanmoins jusqu’en 1856, date à laquelle le préfet de l’Ardèche ordonne la cessation de l’activité car le passeur perçoit une redevance annuelle illégale.

À Laveyron on retrouve une tour surmontée d’un équipement métallique qui aurait pu être un des piliers de la traille. Au cours du xxe siècle, elle supporta le mécanisme d’une éolienne afin de pomper l’eau d’un puits situé à côté de la tour.

Afin d’augmenter la partie navigable sur le Rhône, M. Girardon, Ingénieur en chef du Service Spécial du Rhône a réalisé de nombreux aménagements dès 1180. En effet il décida de fermer les bras secondaires du fleuve par des barrages submersibles, d’installer des épis transversaux afin de fixer les profondeurs du fleuve et d’installer des seuils de fonds afin d’élargir le lit du fleuve. Le chenal de navigation atteignit ainsi les 1,2 m de hauteur ce qui permit la navigation des bateaux à vapeur sans encombres.

Deux industries furent construites à Laveyron : la tuilerie Félix Crotte en 1856 et la papeterie de la Ferrandinière crée en 1874 par Achille de Montgolfier et Michel Nikly (son petit-fils).

Historique du château de la Ronceraie et de ses constructeurs :

Un beau château (de la Ronceraie) qui est équipé de l’eau courante depuis le xixe siècle. Il fut occupé par les troupes allemandes durant la Seconde Guerre mondiale, par ailleurs 7 Allemands sont enterrés sous un arbre du parc.

Château érigé en 1891 par Charles ROUX-MEULIEN pour la famille Baboin, famille qui possédait une tullerie en bords de Rhône (utilisant ainsi la soie venue de Lyon et de la vallée). On y retrouvait une forêt préservée, mais aussi un verger et un potager. D’architecture Romantique, les boiseries intérieures sont inscrites à la conservation du patrimoine depuis 1988.

Aimé Baboin : né en 1845, il fit la guerre de 1870 dont il sortit indemne. Il travailla un temps à Lyon dans la Tullerie de son père puis il dirigea les tuileries de Saint-Vallier. La maison Baboin employait sur le site de Saint-Vallier jusqu’à 300 « canuts ». Il y construisit son château qui fut jugé tellement confortable durant la Seconde Guerre mondiale que les troupes d’occupation allemandes y installèrent leur état-major.

La fabrication du tulle de soie (précédemment monopolisée par les Anglais), était orientée géographiquement vers la vallée du Rhône spécifiquement à Saint-Vallier et à la Voulte-sur-Rhône. Ses usines connaissent leur apogée sous le second Empire. En 1976 à la suite de l’effondrement du marché du textile dû à la poussée concurrentielle chinoise, les usines et le château sont vendus. Le château est une propriété de la mairie depuis 1980 et l’ancienne usine Baboin est aujourd’hui la maison des associations.

Le parc du Château : Un parc abritant 12 essences d’arbre différentes. Le terrain est étendu sur 50 563 m2. Les jardins du château ont été initialement dessinés par Marc-Antoine Luizet, paysagiste originaire d’Ecully (Rhône).

Les arbres du parc sont signalés par des panneaux ; érable plane, cornouiller mâle, platane, cèdre du Liban, filaire, frêne élevé, sapin pectiné, robinier faux acacia, buis, érable sycomore, marronnier, tilleul.

Le parc est aménagé pour recevoir des manifestations et du public : toilettes, poubelles, terrains de tennis de pétanque… Il est par ailleurs visiblement utilisé comme le témoigne la présence de poinçons de course d’orientation

Sources